La dépression postnatale est bien documentée en ce qui concerne la mère. Pourtant, les pères peuvent aussi vivre cette souffrance. Selon plusieurs recherches, 10 % des pères vont vivre une dépression postnatale[1] [2]. Ce chiffre est alarmant. Il faut commencer à se conscientiser. Mais comment ?

D’abord, donnons une définition pour bien se situer. La dépression postnatale est « (…) une dépression qui peut commencer pendant la grossesse ou à tout moment jusqu’à un an après la naissance d’un enfant. La dépression est une maladie mentale qui affecte l’humeur d’une personne, la façon dont elle se sent[3]. » Un taux plus élevé d’hommes commence à souffrir de dépression postnatale entre 3 à 6 mois à la suite de la naissance du ou des bébé(s)[4]. La dépression chez les hommes est souvent plus discrète et plus graduelle que ce que les femmes peuvent vivre. [5] Dans plusieurs études, les chercheurs ont observé un lien entre la maman qui souffre de dépression postnatale et le papa[6]. Il serait plausible de dire que la maman peut aussi avoir une influence positive sur le papa.
Voici quelques signes qui peuvent vous donner la puce à l’oreille :
- Tristesse[7]
- Sentiment d’être inutile[8]
- Retrait social [9]
- Peur importante [10]
- Crise de panique[11]
- Rigidité[12]
- Irritabilité [13]
- Consommation de drogue et d’alcool[14]
- Augmentation des conflits conjugaux[15]
- Insomnie[16]
Certains peuvent se sentir envahis par des pensées troublantes, comme des phobies d’impulsion [17]. En d’autres mots, c’est la crainte de violenter ou de mettre en danger son bébé, par exemple. D’autres vont penser à s’infliger des blessures[18]. De nouveaux papas peuvent aussi ressentir une absence d’amour pour leur enfant[19] et/ou peuvent se sentir incompétents dans le rôle de parent[20]. Il faut absolument intervenir.

Voici quelques astuces pour aider le papa à se sentir mieux :
- Accordez-lui du temps agréable pour lui [21]
- Encouragez-le à aller consulter : psychologue, travailleur social, groupe de soutien[22] ou encore le CIUSSS de votre région https://www.quebec.ca/sante/systeme-et-services-de-sante/organisation-des-services/cisss-et-ciusss/ [23] Il peut aussi en parler à son médecin de famille
- Vous pouvez l’encourager dans ce qu’il fait[24]
- Tenter de l’inclure le plus possible dans les décisions en lien avec le bébé[25]
- Offrez-lui plusieurs possibilités de discuter avec vous
- Suggérez-lui d’en parle à un ami ou à son père (entre hommes parfois c’est plus facile)
- ACCORDEZ-VOUS DU TEMPS DE QUALITÉ ENSEMBLE, la satisfaction conjugale joue un rôle important dans la dépression chez les hommes[26].
Les hommes ne sont pas réputés pour aller chercher de l’aide. Parlez-leur des ressources qui peuvent leur être utiles, motivez-les à aller consulter ou simplement à vous en parler. Cela pourra faire une grande différence dans sa vie ainsi que dans votre vie de famille et de couple.
Sandra Lemieux
Stagiaire en sexologie
[1] Gressier, F., Tabat-Bouher, M., Cazas, O., & Hardy, P. (2015). Dépression paternelle du post-partum : revue de la littérature. La presse médicale, 44 (4), 418-424.
[2] Ngai, F. W., & Ngu, S. F. (2015). Predictors of maternal and paternal depressive symptoms at postpartum. Journal of psychosomatic research, 78(2), 156-161.
[3] Association Canadienne pour la Santé Mentale. La dépression postnatale. www.cmha.ca
[4] Paulson JF, Bazemore SD. Prenatal and Postpartum Depression in Fathers and Its Association With Maternal Depression: A Meta-analysis. JAMA. 2010;303 (19):1961–1969. doi:10.1001/jama.2010.605
[5] Gressier, F., Tabat-Bouher, M., Cazas, O., & Hardy, P. (2015). Dépression paternelle du post-partum : revue de la littérature. La presse médicale, 44 (4), 418-424.
[6] Paulson JF, Bazemore SD. Prenatal and Postpartum Depression in Fathers and Its Association With Maternal Depression: A Meta-analysis. JAMA. 2010;303 (19):1961–1969. doi:10.1001/jama.2010.605
[7] Association Canadienne pour la Santé Mentale. La dépression postnatale. www.cmha.ca
[8] Ibid.
[9] Gressier, F., Tabat-Bouher, M., Cazas, O., & Hardy, P. (2015). Dépression paternelle du post-partum : revue de la littérature. La presse médicale, 44 (4), 418-424.
[10] Ibid.
[11] Ibid.
[12] Ibid.
[13] Ibid.
[14] Ibid.
[15] Ibid.
[16] Ibid.
[17] Le Nestour, A. & Guettier, B. (2009). Phobies d’impulsion en post-partum : syndrome d’alarme ou processus défensif dynamique ? Enfances & Psy, 44 (3), 92-106. doi:10.3917/ep.044.0092.
[18] Association Canadienne pour la Santé Mentale. La dépression postnatale. www.cmha.ca
[19] Gressier, F., Tabat-Bouher, M., Cazas, O., & Hardy, P. (2015). Dépression paternelle du post-partum : revue de la littérature. La presse médicale, 44 (4), 418-424.
[20] Ibid.
[21] Association Lavalloise de parent et amis pour le bien-être mental. La dépression post-partum. https://alpabem.qc.ca/la-depression-post-partum/
[22] Ibid.
[23] Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) : https://www.quebec.ca/sante/systeme-et-services-de-sante/organisation-des-services/cisss-et-ciusss/
[24] Gressier, F., Tabat-Bouher, M., Cazas, O., & Hardy, P. (2015). Dépression paternelle du post-partum : revue de la littérature. La presse médicale, 44 (4), 418-424.
[25] Ibid.
[26] Ibid.